jeudi 11 janvier 2018

La grossophobie, un mal normalisé!

Grossophobie????



La grossophobie, thème popularisé par allegro fortissimo, une association de lutte contre les discriminations dont sont victimes les personnes de forte corpulences dans la société, est une aversion ou attitude hostile envers les personnes rondes ou obèses. Longtemps restée tabou, elle fait la une de l'actualité  grâce au livre à succès de Gabrielle Deydier: "On ne naît pas grosse.", qui dénonce la grossophobie dans la société française. Oui, le monde déteste les gros et la France encore plus.
Cette injustice est présente au quotidien dans plusieurs domaines de la vie;  les relations interpersonnelles, le travail, la santé et les médias.

Gros exit!

Dans notre société, les personnes rondes subissent  au quotidien des humiliations de toutes sortes: Du regard méprisant aux commentaires déplacés en passant par des exclusions, une chose est sûre: Elles ne sont pas les bienvenues. Les femmes restent les plus concernées car on considère le nombre de   obèses de sexe féminin stigmatisé bien plus grand que celui de  leurs homologues masculins. De ce fait, elles sont plus souvent visées  par des remarques blessantes venant de leurs proches.  Plus déstabilisant encore lorsqu'on  constate que la majorité de leurs conversations tournent autour de la diète, du poids qu'elles devraient perdre et pour celles  qui se retrouvent avec un IMC supérieur à la normale, l'entourage s'érige en donneurs  de leçons. Tous ces comportements stigmatisants sont considérés par la population comme  un soutien. Ils pensent à tort que toute cette attitude motivera le gros  à se prendre en charge et à maigrir car il est considéré comme responsable de son état. On assiste alors à une normalisation de cette discrimination qui s'avère inutile puisque les statistiques démontrent que le taux d'obésité est en constante augmentation.

 Vous n'avez pas le profil!

Les discriminations  à l'embauche font état d'une attention particulière  mais la grossphobie n'en fait pas partie alors que les femmes obèses sont huit fois discriminées à cause de leur physique que celles ayant un poids normale. Certains employeurs perçoivent les personnes en surpoids comme  des fainéants, sales, incapables de prendre soin d'elles, donc inaptes au poste.  De ce fait, Elles sont jugées incompétentes avant même d'avoir fait leurs preuves. C'est  pourquoi, leur taux de chômage  est bien plus élevé. Cela entraîne alors une précarité qui peut être  responsable d' une mauvaise alimentation qui à son tour contribuera à la prise de poids; un vrai cercle vicieux.

Vous avez un rhume? Normal avec votre poids!


Le personnel Médical est parfois à l'origine de ce phénomène. Sans le vouloir et parce qu’ils ont mal évalué les répercussions de leurs  campagnes de lutte contre l'obésité,  ils sont devenus l'instrument de la grossophobie. Plusieurs témoignages de femmes rondes font état de certains de  leurs  comportements culpabilisantes avec parfois le  refus de traitements sur des patients obèses. je rajouterais le refus de la prise en charge PMA pour les gros qui désirent avoir des enfants dont j'ai moi même été victime.  Le diagnostique est  souvent différent d'un patient à l'autre du fait qu'il y'ait un écart de masse physique  entre les deux. Ainsi, les personnes en surpoids se voient systématiquement renvoyés vers le poids comme responsable de tous leurs maux, ce qui occasionne certaines erreurs d’évaluation médicale mettant en danger la santé du patient.  Tout ceci parce que bien souvent, certains médecins  pensent tout savoir alors que  plusieurs facteurs peuvent être responsables de la prise de poids. Par conséquence, ceux là même qui sont sensés veiller au bien être tant physique que morale de leurs patients deviennent leurs persécuteurs, voir même leurs oppresseurs les orientant systématiquement vers une chirurgie invasive risquant de dégrader leur état de santé.

 Pas de gros sur nos écrans

La campagne des médecins contre l'obèse s'est matérialisé à travers les médias ou on assiste impuissant au règne de la minceur  creusant encore plus le malaise du gros qui ne s'y retrouve pas représenté. En plus, de nombreux films, défilés de mode ou même des élections de miss n'affichant que des personnes arborant facilement la taille 36 ainsi que d'autres émissions toutes stigmatisantes  ont vu le jour à l'instar de  ("relooking extrème obésité, mon incroyable fiancé,....")  servant à renforcer l'image médiocre que le gros  a de lui- même.  Souvent stéréotypé à l'écran, la personne obèse a souvent un rôle de looser, de paumé et est rarement représentée dans les relations amoureuses avec des non gros. Et même lorsque qu'on  adopte la fat acceptance, il reste toujours ce gout amer d'exclusion. Ainsi on verra une Bridget Jones avec une taille 42 se trouver trop grosse ou une Pénélope Garcia trop excentrique pour faire oublier son surpoids et j'en passe..


Des victimes en serie

En France, malgré de multiples revendications et le mal être des obèses, aucune loi n'a été voté reconnaissant la grossophobie comme une discrimination au même titre que les autres. La normalisation de cette injustice a des conséquences qui restent méconnues: la recrudescence de nombreux régimes entraînant des troubles alimentaires ou les troubles psychologiques résultant de la stigmatisation des personnes en surpoids et la précarité découlant de l'exclusion à l' embauche. Toutes ces répercussions font de nombreux victimes qui acceptent silencieusement leur sort sous le regard d'une société qui ne veut pas d'elles.
Pour réussir  le combat contre l'obésité et ne pas tomber dans la lutte contre l'obèse, il suffira d’intégrer les personnes en surpoids dans tous les domaines de la vie.  On ferait ainsi d'une pierre deux coups à l'initiative de  ce footballeur anglais qui a crée un championnat de football réservé aux gros. Ainsi les personnes en surpoids pourraient avoir une meilleure estime d'elles même tout en prenant soin de leur santé.







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